Témoignages
Ici vous trouverez quelques impressions de participants à nos voyages d’études à Auschwitz, des films, articles de journaux…
Impressions de participants à nos voyages d’études à Auschwitz

« Quand nous étions jeunes, nous avons lu et vu l’histoire des camps de concentration. Nous avons écouté nos grands-parents, nos parents, nous raconter la vie sous l’occupation allemande et le départ soudain de leurs camarades ou voisins de confession juive.
Des récits restés dans nos mémoires et se dire qu’un jour, peut-être nous irions là-bas.
Avril 2023, avec Mémoire Partagée, nous y sommes.
Auschwitz: ses allées restées intactes, ses blocs où l’horreur et l’impensable sont encore présents, cette atmosphère si pesante, des noms, des portraits, des regards.
Birkenau: les rails, son porche, ses rampes, ses baraquements, son immensité, ses ruines où l’inimaginable est enfoui.
C’est à notre tour de raconter.
Mémoire Partagée a répondu au souhait de notre devoir de mémoire par la qualité de son organisation et l’accompagnement de ses guides. »
Christine et Jacques
« Début Avril 2023, suite à l’initiative de Michael Butting et son Association Mémoire Partagée, notre groupe de 15 personnes, encadré par Michael, séjourne à Oświęcim, nom polonais d’Auschwitz, au Centre International de Rencontre pour la Jeunesse, centre germano-polonais, ouvert également aux adultes. Ce projet, initialement prévu au printemps 2020, a été contrarié par le COVID.
Comment comprendre l’indicible …
Dans ce plus grand cimetière sans tombes, notre présence est un salut respectueux, fraternel, à toutes les victimes et aux rares survivants.
Nous aurons l’occasion de rencontrer l’une d’entre eux. Cette dame polonaise, arrêtée enfant, exprimera devant nous et des lycéens allemands venant de Dachau, ce qu’a été sa détention à Auschwitz.
Avec Dorota, notre guide polonaise francophone, nous franchissons le trop célèbre portail d’Auschwitz I surmonté de l’inscription « ARBEIT MACHT FREI’’ = Le travail rend libre.

De blocks en blocks, de la chambre à gaz au premier four crématoire, à cette Place, lieu sinistre des Appels sans fin.
Devant nos yeux, les récits des survivants s’animent, il nous semble reconnaître tous ces endroits.
Auschwitz II – Birkenau
Nous longeons la rampe qui conduit à ce lieu d’extermination, et remarquons balançoires et toboggans dans les jardins des maisons neuves qui la jouxtent. Nous avons devant nous cette Porte de la Mort, vue maintes fois, funeste symbole de la destination finale pour plus d’1 million d’êtres humains. A Birkenau, les ruines des chambres à gaz et des fours crématoires témoignent d’une véritable entreprise de destruction de masse.
Silencieux, nous serrons fermement, entre nos mains, une rose dédiée à toutes les victimes. Sous le ciel bleu d’Avril, les oiseaux sont présents et de minuscules violettes poussent, mais nous sommes conscients de fouler un sol de cendres.
Un grand Merci à Dorota pour ses explications, précises, détaillées, pour sa parfaite connaissance de l’histoire de ces lieux d’extermination et sa patience pour répondre, dans un excellent français, à nos interrogations.
Un grand Merci à Michael pour ce voyage d’étude parfaitement organisé. Son vécu à la suite de ses nombreuses venues dans ces lieux de mort, son accompagnement chaleureux, bienveillant, sa présence protectrice, nous ont été précieux. »
Marie et Gilles

« Ce fut un voyage haut en émotions… l’ensemble des visites étaient accompagnées de guides extraordinaires, de riches témoignages. Nous étions un groupe homogène venant de régions différentes et à l’unisson, nous étions captivités de l’histoire qui nous était racontée…le centre d’hébergement est au top…de la propreté, des repas, des locaux et de la gentillesse de chacun … idéalement situé nous ne pouvions être mieux logés… Micha est un homme d’écoute, l’organisation de ce voyage est de son œuvre. On ne pouvait espérer mieux…J’emporte de ce séjour un souvenir inoubliable riche d’histoire, même si celle-ci est d’ une issue dramatique, je vais la transmettre, car c’est aussi un devoir de le faire, amis, collègues, famille, enfants et petits enfants. Je remercie Micha, nos guides, le personnel du centre car grâce à eux l’histoire continue à être mémoire vivante et partagée… » Florence et Isabelle

« Mon voyage à Auschwitz-Birkenau du 25 au 29 mars 2024 » « Cadeau de mes enfants qui savaient mon envie de faire ce voyage depuis de nombreuses années, j’ai pu mettre des lieux, des trajets, des cadres de vie, des bâtiments, des organisations sur les nombreux récits, témoignages, documents que j’avais lus et qui m’ont permis de mieux connaître cette tragédie de l’histoire récente. La foule des visiteurs déambulait (une majorité de jeunes) en silence et dignement, respectueuse des lieux, écoutant les commentaires de leurs guides respectifs. Difficile d’imaginer dans ces lieux où je marchais, me remémorant les histoires dramatiques, cruelles, humiliantes, abominables, l’horreur de la vie et de la mort que les détenus avaient pu y vivre. Et pourtant l’évidence de cette tragédie nous revenait sans cesse en pleine figure, aussi impitoyable qu’elle ait pu être. J’ai apprécié le cadre de vie simple et chaleureux qui nous était proposé à proximité du camp, mêlant les jeunes et les plus âgés, les nationalités, quelle belle initiative avec de magnifiques objectifs. La sortie dans la ville de Oswiecim, son histoire, la journée découverte de Cracovie les moments de rencontre entre membres du groupe nous ont permis de mieux nous connaître et nous apprécier mutuellement. Merci Michael d’avoir été l’excellente cheville ouvrière de ce séjour qui est passé si vite et qui pourtant nous a tellement enrichis. Amicalement. » Monique

« Longtemps je me suis demandée pourquoi aller à Auschwitz, comment s’y préparer et comment y aller…à toutes ces questions aujourd’hui j’ai la réponse. On va à Auschwitz pour les hommes, les femmes et les enfants qui y sont allés, y ont souffert et y sont morts mais aussi pour continuer de creuser le sillon de ceux qui ont survécu, et pour que les générations futures n’oublient pas. Je sais maintenant pourquoi il était important d’y aller. Mes autres questions étaient comment s’y préparer et comment s’y rendre. Le hasard d’une rencontre a répondu à ces questions. Je sais aujourd’hui qu’il n’y a pas de meilleur moyen d’appréhender Auschwitz que par le biais d’un voyage collectif, où le partage, l’écoute et l’échange enrichissent encore la démarche. Ma rencontre avec l’association Mémoire Partagée a répondu à toutes mes attentes, tant en termes de format, que de qualité et d’organisation. Les personnes sur place sont toutes bienveillantes, et d’un professionnalisme qui enrichit tous les jours nos visites. Le centre qui nous a accueilli est remarquablement bien tenu. Alors comme tout voyage, il s’est terminé avec un pincement au cœur mais celui-ci ci était plus fort et si particulier. Son souvenir restera inoubliablement ancré au plus profond de moi. Il a aussi éveillé l’envie d’aller plus loin avec eux. Pourquoi pas Berlin? » Valérie



Le premier jour nous avons visité le camp de concentration d’Auschwitz.
Quand nous sommes arrivés , je n’ai pas toute suite ressenti cette atmosphère oppressante que je m’étais imaginée, j’avais plus l’impression d’être dans un simple parc. A la vue du portail d’Auschwitz, j’ai réellement compris là, où j’étais… La première baraque que nous avons visitée est celle qui m’a le plus marquée. Le fait de découvrir les biens des personnes, que ce soit leurs cheveux ou leurs valises, de comprendre que toutes ces choses qui nous sont racontées à l’école ne sont pas seulement des histoires des professeurs mais bien des situations qui ont réellement existé. Devant les deux tonnes de cheveux qui se dressaient devant nous, je n’ai pas pu contenir mes émotions. Je revoyais sans cesse ces jeunes filles, ces femmes, forcées de donner une partie d’elles. Tout là bas était fait pour déshumaniser ces personnes. Quand je suis entrée dans la salle où les valises étaient déposées, j’ai toute de suite vu le prénom de ma sœur, et à ce moment là, j’ai réalisé que ces personnes qui ont vécu le pire, sont en fait des personnes comme nous, qui avaient une famille, des amis….
Le lendemain nous avons passé la matinée dans le camp d’extermination Auschwitz Birkenau. A l’arrivée, la grandeur du camp nous a tous marqués. Nous avons eu des roses blanches par Michael, que nous devions déposer où nous voulions dans le camp. Je tiens d’ailleurs à le remercier pour ce geste qui m’a beaucoup touchée…
Un peu plus loin, la guide s’est arrêtée devant les panneaux de 4 photos, prises par la résistance, à coté de la chambre à gaz N° 4. Une des photos montrait les tas de cadavres que les crématoires n’arrivaient plus à faire disparaître, les prisonniers étaient obligés d’y mettre le feu… Par la suite Michael, de l’association Mémoire Partagée, s’est arrêté devant une petite mare, où là aussi se dressaient des plaques de mémoire. Il nous expliquait que lorsque les cadavres étaient brûlés dans les crématoires, les cendres étaient dispersées partout dans la nature, mais aussi dans cette petite mare. J’ai eu beaucoup de mal à entendre cela, j’avais l’impression de marcher sur ces cendres, sur des personnes.
Pour finir je tiens à remercier Michael de nous avoir accompagnés dans ce voyage, d’avoir pris le temps de nous expliquer, de nous écouter et aussi de nous permettre de montrer nos émotions, ce qui n’est pas évident pour tout le monde. Je pense que d’avoir eu ces temps de discussions nous a libéré de toutes ces émotions refoulées au cours de ce voyage, que ce soit pour les élèves comme les professeurs.
Maintenant c’est à nous de raconter leur histoire, à nous de témoigner en hommage à toutes ces personnes qui ont péri.
Camille
C’est un voyage qui m’a toujours tenu à cœur… J’avais peur de ce que j’allais ressentir. Après notre premier réveil au centre, j ‘étais stressée, mais très excitée de pouvoir enfin visiter le camp d’Auschwitz. On y est allé à pied, 20 minutes peut-être. Pendant ces 20 minutes la pression montait et je me sentais de moins en moins confiante… Arrivée sur les lieux, je n’ai tout d’abord rien ressenti. J’ai été gênée de voir que l’entrée semblait presque à une entrée de parc d’attractions. Puis la visite commence. On se rapproche du portail principal du camp. C’est là que j’ai commencé à ressentir quelque chose. Mes jambes sont devenues molles, impossible de parler, de rigoler. J’étais totalement plongée dans l’espace dans lequel j’étais. Je tentais écouter la guide mais j’étais trop occupé à les imaginer. Imaginer toutes ces personnes qui ont malheureusement péri il y a plus de 70 ans. Et plus on avançait, plus j’avais un poids sur les épaules. J’avais envie de pleurer, ma gorge était nouée, j’avais du mal à parler. L’ampleur d’Auschwitz m’a vraiment subjuguée. Et encore ce n’est rien à coté de Birkenau… On a visité plusieurs baraques. J’avais envie de vomir, l’estomac lourd et les yeux remplis de larmes. Je n’arrêtais pas de pleurer. Je n’y arrivais pas…A la fin de cette première visite, nous avons visité le crématorium et la chambre à gaz. Les murs étaient griffés de partout et je ne savais pas comment éloigner mes yeux de cette terrible image.



Le lendemain nous sommes allés au camp de Birkenau. Le camp est 25 fois plus grand qu’Auschwitz 1. Le poids que j’avais ressenti sur mes épaules la veille était lui aussi 25 fois plus lourd….J’ai beaucoup pleuré…J’ai déposé ma rose sur la plaque française du Mémorial. C’est une plaque à côté de 22 autres, toutes écrites dans une langue différente, 23 plaques, 23 langues…Ce qui ma le plus choqué, c’est que jusqu’au bout les déportés ont été induits en erreur. Jusqu’au bout, ils croyaient tous qu’ils allaient simplement prendre une douche….
Aujourd’hui encore ce voyage reste gravé au fond de mon cœur… Une de nos camarades a dit pendant le voyage : on a l’impression de les abandonner une nouvelle fois ! Elle a raison. On se sent coupable, lâche, mais également désorienté et impuissant. Je me sens d’autant plus concernée aujourd’hui par les guerres, les génocides, les attentats, les agressions. En tant que porte-drapeau je me dois
d’ assister aux cérémonies commémoratives afin de rendre hommage à ces vies qui ont été injustement arrachées.
Aujourd’hui c’est à nous de préserver la mémoire de ceux qui ne peuvent plus parler. C’est notre devoir de raconter ces horreurs du passé pour ne plus jamais les recommencer. Car comme dit Georges Santayana : ceux qui oublient le passé, se condamnent à le revivre.
Marie
Articles de journaux

La Nouvelle République : « A Auschwitz, on est pris par quelque chose qui nous dépasse » (Publié le 14/01/2025)
La Nouvelle République: <<À Chef-Boutonne, Dorota Kuczynska poursuit le travail de mémoire d’Ida Grinspan>> (Publié le 12/02/2024)
La Nouvelle République: <<À Melle, le lycée Desfontaines veut se souvenir d’Ida Grinspan>> (Publié le 10/02/2024)
La Concorde: <<Fontivillié: Ida Grinspan: de Sompt à Auschwitz>> (Publié le 01/02/2024)
Ouest france: <<Chail. À la mémoire d’Ida Grinspan>> (Publié le 25/01/2024)
La Nouvelle République: <<Niort: Mémoire partagée reprend les voyages d’études sur la Shoah>> (Publié le 04/02/2023)
La Nouvelle République: <<Niort: ils voyagent vers Auschwitz pour partager la mémoire>> (Publié le 31/01/2020)